Le Maréchal Gérard | |
![]() La statue du Maréchal Gérard sur la place qui porte son nom à Damvillers | Maurice-Etienne Gérard voit le jour le 4 avril 1773 à Damvillers. Son
père Jean est huissier royal et sa mère Marie-Jeanne Saint-Rémy est
veuve d'un premier mariage; elle a déjà trois enfants ; de son union
avec Jean, elle en aura sept autres. On sait peu de choses
concernant son enfance; il est probable qu'il ait acquis sa solide
instruction auprès de plusieurs curés successifs, soit à Damvillers,
soit dans les alentours ; il aurait achevé ses études dans un collège
de Metz. Mais la France (et plus particulièrement la Lorraine
où s'est achevée la fuite du roi) est en ébullition en cette année
1791 et le fougueux Maurice décide de s'engager dans un des bataillons
de volontaires créés au lendemain de Varennes, imité en cela par
d'autres jeunes Lorrains qui connaîtront, eux aussi, la gloire et les honneurs comme Oudinot et Exelmans. Il s’engage en 1792 dans un bataillon de volontaires de son département, et est fait officier à la bataille de Fleurus. Il passe ensuite dans la 36e demi-brigade de ligne, devient aide de camp du général Bernadotte, puis chef de son état-major. Fait général de brigade en 1806, à l’issue de la campagne de Prusse, il se distingue au cours de la campagne de 1809, puis en Espagne et au Portugal en 1810 et 1811. Dans la campagne de Russie de 1812, il commande une brigade de la division Gudin, puis remplace ce général à sa mort, et est fait général de division. Il se distingue encore aux batailles de Valoutina, de la Moskowa, de Bautzen et de Leipzig, et dans tout le cours de la campagne de France de 1814. En 1815, il est fait chef de l’armée de la Moselle, qui devient 4e corps de l’armée du Nord, et est à ce titre détaché, avec le 3e corps de Vandamme, à la poursuite de l’armée prussienne sous les ordres du maréchal Grouchy. L’altercation qui l’opposa à ce dernier, à qui il conseilla d’une façon vive de marcher au canon, est un des épisodes célèbres de la campagne de 1815. |
Proscrit
après la bataille de Waterloo, il se retire en Belgique et ne rentre en
France qu’en 1817. Pendant trois jours Paris est en insurrection : ce sont les Trois
Glorieuses (27-28-29 juilet 1830). Gérard, dont la réputation de
sagesse et de loyauté est reconnue dans les deux camps, va jouer un
rôle important pendant ces journées, bien souvent sans l'avoir voulu,
si bien qu'il sera considéré comme un meneur par le roi et menacé
d'arrestation, puis nommé ministre de la Guerre, le lendemain, par le
même roi dans un nouveau ministère, alors que Paris insurgé l'a reconnu
comme commandant en chef des troupes de la capitale : un véritable
imbroglio ! Les Trois Glorieuses aboutiront au renversement de Charles X et à son remplacement par Louis-Philippe, un Orléans remplaçant un Bourbon ! Le nouveau roi va faire du Lieutenant-général Gérard son ministre de la Guerre et l'élever à la dignité de MARECHAL DE FRANCE le 17 août 1830. Cette dernière campagne de Gérard lui vaut un véritable triomphe; on lui décerne le titre de "libérateur de la Belgique" et le roi des Belges le nomme Grand Croix de l'ordre de Léopold tandis que la Chambre belge lui vote une épée d'honneur en or, au nom du peuple belge. Après son retour d'Anvers, le roi des Français le nomme pair de France. Pendant tout le règne de Louis-Philippe, le maréchal occupera de hautes fonctions, successivement Président du conseil (1834), Grand Chancelier de la Légion d'honneur de 1836 à la fin de 1838, Commandant en chef de la Garde nationale de Paris, à nouveau Grand Chancelier de 1842 à 1848 ... Il est le seul Grand Chancelier à avoir été nommé deux fois depuis la création de l'ordre; il renoncera à cette charge après la chute de Louis-Philippe. Le maréchal a maintenant 75 ans ; sa santé est préoccupante ; il est devenu borgne et il a connu de grands chagrins familiaux avec la perte de deux de ses enfants et de son gendre. C'est le 17 avril 1852 qu'il rend l'âme. Une imposante cérémonie a lieu aux Invalides en présence des maréchaux Jérôme Bonaparte et Exelmans. | ![]() ![]() Portrait du Maréchal Gérard, par Jacques-Louis David |
![]() | La statue du Maréchal Gérard avant son enlèvement. Cette statue était installée sur la principale place de Damvillers depuis 59 ans. Les Allemands avaient mis au bras de la statue du maréchal un panneau avec l'inscription "Auf nach Verdun" et le drapeau prussien. Suite au blocus imposé à l'Allemagne, le pays était en pénurie de matières premières et les soldats allemands ont récupéré dans les pays occupés les cloches des églises, les statues et des ustensiles de la vie courante pour les refondre. L’ancienne statue en bronze sera remplacée en 1950 par une statue en marbre blanc (voir photo en haut de page), du sculpteur Louis Nicolas Jalay, provenant du musée de Versailles. |
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