Les cigognes à Damvillers

En 1934, dans les « Cahiers lorrains », Roger Clément et Paul Dorveaux rapportent des données de nidification de Cigogne Blanche dans le Pays de Metz d’après des chroniques du XVème siècle. Un des événements qu’ils citent peut nous laisser penser que que la Cigogne Blanche nichait probablement en Meuse à cette époque ; en effet, au cours du mois de mai 1491, toutes les cigognes des Duchés de Bar et de Lorraine, sauf celles du Pays de Metz, ont quitté la région : ce départ précipité avait provoqué l’échec des couvées et par conséquent l’exode précoce des adultes. Le mauvais présage avait dû se traduire par de mauvaises récoltes. Depuis 1994, 2 à 5 couples de cigognes libres se sont reproduits chaque année en Meuse : de 2 à 12 jeunes y ont vu le jour chaque année. Ces résultats sont très encourageants. Hélas, trop de cigognes sont encore électrocutées En 1991, un groupe de bénévoles crée l'association "CIGOGNE et NATURE en MEUSE", qui a pour but la re-nidification et la réintroduction de la cigogne blanche.
Les volières sont situées à Damvillers et à Réville aux Bois. Des nids d'accueil sont installés pour les cigognes qui migrent et reviennent chaque printemps vers notre région. Une dizaine de personnes bénévoles sont chargées de nourrir les cigognes (restes de viande et de poissons broyés récupérés en boucherie et poissonnerie.)



Nid se situant dans la cour de l'école de Damvillers

 

La volière (route d'Etraye)    

Alimentation
La cigogne blanche est un oiseau essentiellement carnivore, elle se nourrit de petites proies qui vont de la taupe à la souris, du poisson à la grenouille en passant par la case petits reptiles comme les vipères ou les couleuvres ainsi que les vers de terre ou les insectes.
Les proies, après avoir été avalées entières et prédigérées sont régurgitées sous forme de pelotes de régurgitation.
Nidification
C'est au mois de février pour la Saint Valentin que les cigognes blanches reviennent de migration. Le mâle arrive généralement avant la femelle ceci de quelques jours à un mois. Pour confectionner son nid les cigognes utilisent des branches assez grosses comme des sarments de vignes et fabriquent une couronne de plus de 1 mètre de diamètre. Pour le rendre plus douillet, le centre de ce nid est chargé de foin, herbe, feuilles et même de chiffon, sachet plastique ou papier. Le problème des matières plastiques est qu'elles ne laissent pas transiter l'air et peuvent étouffer œufs ou cigogneaux. Le centre du nid est plus profond que les bords pour éviter que les cigogneaux n'en tombent.
Reproduction
Les cigognes se reproduisent de jour avec près de dix accouplements par couple et par jour. La femelle reste généralement debout lorsque le mâle l'honore. Le mâle est obligé de battre des ailes pour tenir en équilibre sur la femelle. La femelle pond en moyenne de deux à six œufs au rythme d'un tous les deux jours. Les œufs sont couvés dès la ponte du deuxième et retournés plusieurs fois par jour. Les partenaires se relaient pour partager cette tâche qui dure environs 33 jours par œuf. Pour briser la coquille, le cigogneau se sert de son "diamant", petite excroissance du bec, qu'il va perdre après trois jours. L'éclosion peut durer une journée.
Les cigogneaux sont semi-nidicoles ce qui veut dire qu'ils sont nourris par les adultes qui régurgitent les proies dans le nid. L'eau est quant à elle régurgitée directement dans le bec. Ils quitteront ce nid trois mois après la naissance. Les cigogneaux naissent par intervalle d'un tous les deux jours, de ce fait sur une couvée de 6 œufs les 5ème et 6ème cigogneaux n'auront que très peu de chance de survie car bien plus petits que les autres, ils n'arriveront pas à accéder à la nourriture et finiront soit par mourir de faim ou seront simplement repoussés hors du nid par les autres.
Communication
Les cigognes communiquent entre elles par claquettements, en entrechoquant leurs deux mandibules à intervalles réguliers. Une peau orange et noire placée sous la gorge fait office de caisse de résonance. Les sons ainsi produits, associés à des postures particulières, permettent aux oiseaux de communiquer dans différentes situations, comme la défense de leur nid, l'appel de leur partenaire et la reconnaissance entre individus, la parade pour la reproduction ou la compétition sur les lieux d'alimentation.
                                                                                            
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