Jules Bastien-Lepage | |
![]() La maison natale de Jules Bastien-Lepage | Jules Bastien-Lepage est né à Damvillers, Place du Marché couvert
(actuellement Place du Maréchal Gérard) le 1er novembre 1848. Jules est
le fils aîné de Claude Bastien qui travaille aux champs et d’Adèle
Lepage. Son grand-père a également vécu dans le village. Bastien a pris tôt goût au dessin, et ses parents ont stimulé sa créativité en achetant des copies de peintures pour qu'il copie. A 9 ans, il était un artiste très doué au crayon; il fréquenta le séminaire de Verdun et obtenait tous les prix de dessin. Rêvant de faire de leur petit Jules un fonctionnaire, les parents l’envoient au collège. Jules songe tout d’abord à préparer Saint-Cyr, mais il souhaite devenir peintre ; c’est un bouleversement dans la vie de cette famille. Après de très nombreuses discussions familiales, le grand-père Lepage conseille de demander un avis éclairé au professeur de dessin du collège de Verdun, M. Fouquet, avant de prendre une décision. Le professeur reconnaît au jeune homme des prédispositions spéciales pour le dessin, mais cependant déconseille l’entrée dans une profession « où l’on est d’avance condamné à mourir de faim. » Jules ne fait que répéter pendant le retour : « Je veux devenir peintre et je serai peintre quand même ! » |
Heureusement, un ami de la famille, M. Prot, fonctionnaire dans les
P.T.T à Paris est de passage. Il trouve le moyen de tout concilier en
conseillant à Jules de passer le concours d’admission aux P.T.T. à
Mézières. Il est ainsi admis et nommé à Paris. Grâce à l’appui de cet
ami, il obtient la permission de suivre éventuellement les cours de
l’Ecole des Beaux-Arts. C’est alors que commence une vie très rude : levée du courrier dès 4 heures du matin. De retour chez lui, il se livre tout entier à son art et prépare le concours de l’Ecole des Beaux-Arts. Jules passe son temps libre à visiter les musées parisiens où se forment sûrement son jugement et son goût. | ![]() La mère, le père de l'artiste (1877) et Emile Bastien-Lepage (1879) |
![]() Le grand-père de l'artiste (1874) | D’octobre 1867 à mars 1868, il mène cette vie rude, mais la fatigue
devient immense, sa santé s’altère, un choix s’impose à lui, ou rester
dans les P.T.T. qui lui assurent une vie normale ou tenter la vie
d’artiste avec tous ses aléas. Jules n’hésite pas : il choisit la
peinture. Jules vivra à Paris une vie très sobre, mais il va pouvoir désormais se donner à son art, avec une immense joie. Quand la guerre franco-prussienne a éclaté, Bastien a été mobilisé et a combattu. A ce moment là, Bastien était un homme de taille moyenne et bien charpenté. Après la guerre, il est retourné à la maison pour peindre les villageois. En 1874 il a peint son grand-père dans le jardin, et cette peinture plus tard est devenue la préférée de beaucoup d'amoureux d'art pour ses qualités de réalisme. |
Castellani écrira dans une
lettre à la directrice de cette ambulance : « Je crois qu’il a l’étoffe
d’un artiste de grand talent, il faut le sauver. Arrangez-vous avec les
médecins pour le garder à l’ambulance quand sa blessure sera guérie :
soignez-le pour une maladie quelconque ; sa mort actuellement ne
servirait à rien et priverait la France d’un peintre qui pourrait lui
faire honneur. Mais que de toutes façons, il ne nous revienne plus, je
compte sur vous pour accomplir cette bonne action, s’il reprend sa
place dans nos rangs, il est perdu. » Les instructions sont suivies, Bastien-Lepage est gardé et soigné presque jusqu’au jour où la paix est signée. Dès qu’il le peut, Jules revient à Damvillers pour rétablir sa santé délabrée, mais pour l’ancien patriote, la vue quotidienne des Prussiens dans sa petite ville natale est douloureuse. Il retourne à Paris dès le début de 1872. Il compose des dessins pour un journal de mode. L’artiste rêve d’aller en Italie pour compléter son éducation artistique. Un moyen s’offre à lui : obtenir le prix de Rome. Le sujet du concours de 1875 est choisi parmi le Nouveau Testament : « l’Annonciation aux Bergers ». A l’ouverture du Palais des Beaux-Arts, tous ceux qui voient le tableau, répètent que l’artiste remportera facilement le prix. Malheureusement, ce ne sera pas le cas et il ne remportera que le deuxième prix. | "Sur les pas de Jules Bastien-Lepage"![]() Un parcours permettant de découvrir quelques oeuvres du peintre a été mis en place à Damvillers en 2008. |
![]() ![]() Sarah Bernhardt (1879)
Les foins (1877) | L'oeuvre de Jules Bastien-Lepage Comme portraitiste, il a eu le rare honneur d’être rapproché des plus grands portraitistes d’autrefois, des Clouet et des Holbein. Ses principaux portraits sont « Mon Grand-père » (au Louvre), « La Communiante » (Lucille Bastien sa filleule de Damvillers), le portrait de M. Hayem (1875), de Sarah Bernhardt (1879) pour lequel il recevra la Légion d’Honneur, du Prince de Galles (1880), d’Albert Wolf (1881), de Madame Drouet (1881), de son frère Emile (Musée du Louvre), Pas Mèche et tant d’autres encore…. La deuxième partie de l’œuvre de Bastien-Lepage comprend de nombreuses
et grandes compositions inspirées par la vie rurale en Lorraine.
Bastien a admiré ceux qui ont travaillé la terre, et il a ardemment
capturé le caractère et l'individualité de l'ouvrier. |
Depuis dix-huit mois, Bastien-Lepage était condamné. L’artiste, si
justement regretté, était atteint d’une tumeur cancéreuse placée entre
l’abdomen et l’épigastre. Il n’y a pas eu d’opération chirurgicale
:elle eût été inutile. Le peintre s’éteint le 10 décembre 1884, à 20 heures, dans son atelier du 12 rue Legendre, à Paris, avec à ses côtés, sa mère, née Catherine Adèle Lepage, son frère, l’architecte, peintre et décorateur Émile Bastien-Lepage, et l'un de ses plus proches amis, le graveur Charles Baude. Il venait d’avoir 36 ans. Au lendemain du
décès de Jules Bastien-Lepage, à
Paris, les journaux du monde entier signalèrent sa mort dans son
atelier parisien de la rue Legendre et son inhumation dans le cimetière
familial de Damvillers. | ![]() Le square Jules Bastien-Lepage à Damvillers |
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